LE SYSTEME SCOLAIRE AU JAPON (1)
Depuis des siècles, le Japon met l'accent sur l'éducation. À l'époque Edo, il disposait déjà de milliers d'écoles, alors appelées "terakoya". Face à l'évolution rapide de la société, le gouvernement japonais a établi des lois et des réformes pour forger un système d'éducation approprié. En 1872, l'enseignement primaire devient obligatoire et de nombreuses matières d'enseignement sont créées.
Après-guerre, la promulgation de la loi scolaire porte la durée de l'école obligatoire à neuf années.
Toutes les réglementations relatives à l'organisation et au fonctionnement du système scolaire sont édictées par le ministère de l'Éducation nationale (monbushô). Le nombre d'heures d'enseignement, les vacances scolaires et le contenu des manuels sont soumis à son approbation. La mise en application de ces réglementations incombe aux comités d'éducation des préfectures et des municipalités. Le système scolaire au lapon est donc majoritairement centralisé et l'autonomie des établissements est limitée.
Les différentes étapes de la scolarité
Le système japonais correspond au schéma "6-3-3-4" : six ans pour l'école primaire, trois ans pour le collège comme pour le lycée, et quatre ans pour l'Université. La scolarité est obligatoire jusqu'à l'âge de quinze ans (dernière année du collège). Avant d'entrer en primaire, les enfants de moins de trois ans fréquentent des crèches ou des jardins d'enfants (hoikuen). Plus de 92 % des 4-5 ans vont à la maternelle (yôchien). Les enfants sont donc amenés très jeunes à vivre en communauté. Ils acquièrent ainsi le plus tôt possible des valeurs qui leur permettront de s'intégrer dans la société.
L'école primaire (shôgakkô)
Contrairement à la France, l'école primaire dure six ans. La dernière année du primaire au lapon correspond à la première année du collège en France. À la fin de ce cycle, les écoliers doivent maîtriser plusieurs matières, telles que les mathématiques (sansû), les sciences (rika) et le japonais (kokugo), et connaître environ 1250 kanji (idéogrammes japonais).
Le collège (chûgakkô)
En général, l'entrée au collège se fait sans formalité particulière. Durant ce cycle de trois ans, les élèves étudient, en plus des matières déjà mentionnées, l'anglais (langue difficile à apprendre pour les japonais, notamment sur le plan de la structure et de la prononciation). Au moment du sotsugyô-shiki, à la fin de la troisième année, une attestation d'études est délivrée aux élèves. Elle ne donne pas forcément un libre accès aux établissements supérieurs, qui sont souvent privés, contrairement à ceux qui relèvent de la scolarité obligatoire (primaire et collège). Les élèves doivent alors passer un examen d'entrée (juken).
Le lycée (kôkô) et l'Université (daigaku)
Le lycée dure trois ans et le premier cycle de l'Université, quatre ans, jusqu'à l'obtention de la licence qui est sanctionnée par la rédaction d'un mémoire. Il existe aussi des universités qui proposent une scolarité s'étalant sur deux ans (tankidaigaku ou tandai). Ensuite, les jeunes diplômés s'engagent, pour une grande majorité, dans la vie professionnelle. Seule une minorité d'étudiants poursuit un deuxième et un troisième cycles.
Les examens d'entrée aux établissements privés
L'admission au lycée et à l'Université s'effectue sur concours. Seuls les meilleurs élèves y sont acceptés et une concurrence acharnée règne entre eux. Les établissements sont plus ou moins cotés et leur notoriété joue un rôle important dans l'avenir d'un étudiant. Depuis l'époque Meiji, obtenir le diplôme d'une université réputée détermine largement le futur statut social d'un étudiant et son niveau de prospérité.
Certains collèges et écoles primaires privés imposent également un examen d'entrée.
Ainsi, dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à fournir une grande charge de travail et la vie d'un écolier ou d'un étudiant japonais se résume à une succession de concours.
Mais il existe aussi des établissements spéciaux, également privés, qui regroupent tous les cycles scolaires, de la maternelle à l'Université. L'élève n'a alors besoin de passer qu'un seul examen. L'inconvénient est que ce type d'établissement est extrêmement cher : seules les familles aisées y ont accès.
Après les cours (hôkago)
Au lapon, les activités extrascolaires n'existent quasiment pas. Elles correspondent en fait aux activités pratiquées au sein de l'école. À la rentrée scolaire, les élèves choisissent obligatoirement un club sportif (baseball, football, basket, athlétisme, etc.) ou artistique (théâtre, art plastique, chorale, etc.). Contrairement à la France, le Japon ne dispose pas de clubs de sport municipaux. Les seules occupations extrascolaires proposées sont, entre autres, la natation et la musique (cours de piano, violon, flûte traversière, etc.). D'ailleurs, ce loisir est fréquemment dispensé sous la forme de cours à domicile.
La principale activité qui a lieu après les cours est le ménage ! Les élèves sont chargés de nettoyer les classes car le Japon ne dispose pas d'équipes de nettoyage. Par groupes de deux ou trois, ils font le ménage à tour de rôle.
Une fois le ménage terminé, les élèves ne rentrent pas directement chez eux. Ils se rendent à des juku, cours privés qui accueillent les élèves du primaire et du collège et qui dispensent des enseignements complémentaires. Rares sont les enfants qui partent avant 22 h, voire 23 h ! Et ce n'est pas tout : une fois à la maison, ils doivent faire leurs devoirs (donnés à l'école et au juku...).
Toutes ces occupations ont un but unique : renforcer l'esprit collectif afin de pouvoir vivre en communauté et s'intégrer au plus vite à la société. Cependant, il faut souligner que ce système compromet parfois l'autonomie et la créativité individuelle des élèves.